L’histoire du château de Seneffe
La construction du château a débuté en 1763 grâce à son riche propriétaire Julien Depestre commerçant, banquier et homme d’affaires et s’est terminée en 1768. Il chargera l’architecte Laurent-Benoît Dewez de la conception du domaine.
Le château a été habité par quelques familles avant l’arrivée, lors de la 2e guerre mondiale, des Phillipson, la dernière à avoir occupé les lieux. D’origines juives, ils ont décidé de fuir aux Etats-Unis et de laisser le château derrière eux.
Le château a par la suite, été occupé par l’armée allemande. Le général von Falkenhausen gouverneur de la Belgique et du nord de la France y établit sa résidence de week-end. Ensuite, il a plus ou moins, été à l’abandon jusqu’à ce que l’état exproprie son propriétaire, un vendeur de biens qui avait commencé à vendre des parcelles du domaine. Nous sommes en 1980 quand le ministère de la Communauté française devient propriétaire et crée le musée de l’orfèvrerie.
La collection d’orfèvrerie
Elle est l’aboutissement de la passion d’un collectionneur privé belge, Monsieur Claude D’Allemagne, et de son épouse, Madame Juliette Rémy. Aboutissement qu’ils ont donné et ensuite légué au Ministère de la Communauté française de Belgique. Dons, legs et acquisitions constituent aujourd’hui une des plus importantes collections d’orfèvrerie civile en Belgique. Et depuis le 26 mars 2010, l’ensemble des soupières en argent de Jean-François Joseph Beghin a été classé avec la qualification de trésor.
Beaucoup de faste et peu d’intimité
Notre visite commence au rez-de-chaussée dans la salle d’attente, où attendaient principalement les domestiques.
Petite anecdote, les domestiques avaient le « luxe » d’avoir une cheminée dans cette salle, peu commun pour l’époque. Cette salle accueille aujourd’hui les pendules de la collection permanente d’orfèvrerie.
Les pièces du château
On apprend à travers cette exposition qu’il existait des pièces pour recevoir avec faste, ce sont les “appartements de Société ou d’apparat” mais aussi des appartements privés que l’on appelait “de commodité”.
Patricia, responsable de communication et notre guide du jour, nous informe qu’on peut trouver des éléments d’origines dans presque chaque pièce ! Ouvrez l’oeil lors de votre visite !
Pour faire la différence entre les pièces de réceptions et les privées, lever les yeux au ciel et regarder le plafond ! Les appartements privés sont généralement plus bas de plafonds et aussi “à taille humaine”, il y a également des accès réservés aux domestiques.
Chaque salle possède un parquet avec un dessin unique !
Au cours de votre visite, vous allez aussi sentir de nombreuses odeurs et entendre de nombreux bruits. Presque toutes les pièces disposent de diffuseur d’odeur et de son pour recréer l’ambiance de la salle à l’honneur. Par exemple, la salle de billard, réservée à l’époque à la gente masculine, diffuse une odeur de tabac et des bruits de boules qui s’entrechoquent afin de vous plonger au maximum dans l’ambiance « détente » de ces messieurs lors de leur partie de billard. Côté orfèvrerie, vous retrouverez dans cette salle, tout ce qui à trait à boire et fumer.
Le chocolat
On apprend à travers les pièces d’orfèvreries, que l’on raffolait des boissons chaudes de chocolat, thé ou café. Par ailleurs, proposer de boire une boisson chaude dans son appartement privé était une marque d’intimité. Les boissons froides étant réservées pour les dîners “officiels”. Le chocolat est à l’époque un produit rare et exotique. On lui donne des vertus médicinales et aphrodisiaques.
Méfiez-vous si on vous propose une tasse de chocolat d’époque, vous risquez d’être surpris ; préparé avec des épices, du poivre ou encore des gousses de vanille, il était totalement différent d’aujourd’hui.
Petite anecdote sur les épices : dans la salle qui représente le bureau de Monsieur, vous y trouverez un coffre dans lequel on transportait toute sorte d’épices. Comme elles valaient une petite fortune à l’époque, il ne fallait surtout pas les abîmer ! Afin de les transporter sans soucis, elles étaient protégées par de la porcelaine, bien moins cher en ce temps et sans grande valeur à côté des précieuses épices ^^
Info : il est possible de venir déguster un chocolat, un thé ou un café dans le salon “Les saveurs des lumières”. Ouvert tous les samedis, dimanches et jours fériés de 14 à 18h, mais également sur demande.
On se lavait à l’époque ?
Alors, tout dépend de ce qu’on appelle se laver. On sait que les gens effectuaient des toilettes “sèches”; on préférait changer de vêtement et se parfumer. Vous aurez l’occasion de voir “la chemise” celle que les dames portent en sous-vêtement. Des flacons sont à disposition pour sentir les parfums, je vous déconseille de sentir celui intitulé “chemise” il est censé représenter la sueur. Par contre, une magnifique baignoire en marbre a été retrouvée au sous-sol, elle est aujourd’hui présentée au rez-de-chaussée.
La baignoire en marbre
La curiosité au XVIII, l’exposition au château de Seneffe
La pièce qui a attiré notre attention est le cabinet de curiosité. Il est tout petit et peint de noir et nous montre à quoi devait ressembler un cabinet au XVIII siècle. Malheureusement, on ne peut pas y rentrer, nous devons nous satisfaire de regarder les multiples objets à travers les vitres. En effet, le parquet est d’origine ainsi que le plafond et les objets sont fragiles et précieux. On va donc éviter de cogner et fracasser la sublime chope en écume de bruyère…
En ce moment au château, il y a une exposition sur la curiosité et ça se passe au deuxième étage. On apprend que la notion de “curiosité” n’est pas exactement la même qu’à notre époque. Mais je ne vous en dis pas plus et vous invite à aller visiter l’exposition.
Avant de vous laisser, quelle définition donnez-vous à la curiosité ?
Info Pratiques :
- Le site web du Domaine du château de Seneffe
- Le musée est ouvert tous les jours sauf les lundis non fériés de 10h à 18h
- Le parc et les jardins sont ouverts tous les jours de l’année, sauf en cas d’intempéries de 8 à 20h (avril septembre) et 8 à 18h (octobre à mars). L’accès est gratuit 🙂
- Adresse du Château Rue Lucien Plasman 7, 7180 Seneffe
- Il y a un grand parking sur le côté, vous ne pouvez pas le louper 🙂